Simulateur CDHR : l’administration fiscale dévoile enfin l’outil que les hauts revenus attendaient

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Annoncé pour mi-novembre, le simulateur de la Contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR) est désormais en ligne depuis le 14 novembre. 

 

Cette nouvelle contribution, instaurée par la loi de finances pour 2025, impose aux ménages dont le revenu fiscal dépasse certains seuils un niveau minimal d’imposition. Le lancement du simulateur doit permettre aux contribuables concernés d’anticiper, calculer et régler leur acompte obligatoire de décembre.
 

Pourquoi cet outil était indispensable
La CDHR s’applique aux foyers dont le revenu fiscal de référence (RFR) dépasse 250 000 € pour une personne seule ou 500 000 € pour un couple. L’objectif du dispositif : garantir à ces contribuables un taux moyen d’imposition minimal de 20 %.
 

En pratique, si le taux moyen payé via l’impôt sur le revenu est inférieur à ce seuil, la différence est prélevée sous la forme d’une contribution supplémentaire. Le mécanisme n’est pas intuitif, car il nécessite de retraiter son RFR, d’intégrer certaines plus-values ou revenus soumis à prélèvement forfaitaire, et de recalculer une base de taxation.
 

Depuis plusieurs mois, conseillers en gestion de patrimoine et fiscalistes alertaient : sans outil officiel, de nombreux foyers auraient eu du mal à estimer correctement leur contribution. D’autant que la loi prévoit un acompte obligatoire à verser entre le 1er et le 15 décembre 2025, correspondant à 95 % du montant estimé.
Le simulateur arrive donc au moment critique, exactement à la date promise par la Direction générale des finances publiques (DGFiP).
 

Comment fonctionne le simulateur — et ce qu’il change pour les contribuables
Accessible depuis impots.gouv.fr, l’outil mis en ligne permet trois choses essentielles :
 

1. Vérifier son éligibilité.
Le simulateur indique si le foyer franchit les seuils de RFR. Les contribuables dont les revenus varient fortement d’une année à l’autre — dirigeants d’entreprise, professions libérales, détenteurs de revenus du capital — peuvent ainsi sécuriser leur situation.
 

2. Estimer le montant de la CDHR.
L’outil calcule automatiquement le taux moyen d’imposition théorique, puis la contribution supplémentaire le cas échéant. Pour la première fois, les contribuables disposent d’un référentiel clair pour valider ou ajuster leurs prévisions.
 

3. Anticiper l’acompte de décembre.
C’est l’enjeu central. L’acompte à verser représente 95 % de la contribution estimée pour 2025.
Si l’acompte est insuffisant ou payé hors délai, une majoration de 20 % peut s’appliquer. À l’inverse, si l’acompte dépasse finalement le montant réellement dû, l’excédent sera remboursé automatiquement lors du solde de l’impôt.
 

Pour éviter toute mauvaise surprise, les fiscalistes recommandent de recenser l’ensemble des revenus 2025 : salaires, dividendes, plus-values, revenus fonciers, intérêts, gains exceptionnels… Une erreur de calcul sur le RFR retraité peut fausser l’acompte.
 

L’administration insiste par ailleurs sur un point : le simulateur donne une estimation mais ne remplace pas une vérification approfondie, notamment pour les contribuables dont la situation intègre abattements, reports de moins-values ou opérations complexes.

Dans les études publiées ces dernières semaines, plusieurs professionnels rappellent trois bonnes pratiques :
• Anticiper dès maintenant, même si les revenus de fin d’année ne sont pas encore connus.
• Documenter chaque source de revenu, surtout les gains exceptionnels — primes, dividendes atypiques, arbitrages, cessions.
• Faire vérifier l’estimation par un fiscaliste lorsque le patrimoine comporte des sociétés civiles, des revenus de capitaux, ou des plus-values mobilières importantes.
 

La mise en ligne du simulateur ne règle pas tout, mais elle crée une base de calcul commune. C’est une étape essentielle pour un impôt nouveau, potentiellement sensible politiquement, et qui concerne une population aux revenus élevés mais aux situations fiscales souvent complexes.